Dans cette urgence et ce désarroi des apiculteurs face à cette agression sans merci de leurs colonies par des frelons venant d'un nid invisible, nous ne dissimulerons pas la seule méthode efficace en milieu naturel que nous ayons testée pendant l'été 2011. Une méthode utilisée depuis déjà des années par les apiculteurs israéliens face à
Vespa orientalis, un frelon au comportement similaire avec les colonies d'abeilles. Méthode dérangeante, voir choquante pour les sensibilités européennes car de manière paradoxale, elle repose sur l'emploi d'une molécule insecticide qui serait en partie responsable des effondrements de colonies d'abeilles. A savoir le fipronil, une des molécules les plus vendues de par le monde, notamment 400 millions de pipettes utilisées pour enlever les puces des animaux domestiques. Ce qui, soit dit en passant ne semble pas choquer grand monde. Comparé à ce chiffre, la quantité nécessaire pour sauver les ruchers harcelés par les frelons asiatiques est infinitésimale.
La position des scientifiques membres de notre association est claire:
«Il n'est pas anormal d'utiliser un pesticide quand il n'y a pas d'autres solutions, comme cela est fait dans la lutte anti-varroa, par exemple (ou contre les moustiques). Les problèmes peuvent survenir quand chacun fait n'importe quoi avec les quantités utilisées. Il convient par ailleurs de tester différentes molécules et pas seulement une seule. Celle ci, le fipronil, est déjà utilisée contre les fourmis et les termites qui la rapportent à leur colonie pour l'empoisonner. C'est d'ailleurs exactement le même phénomène qu'on lui reproche pour les abeilles.» Un minimum de conscience environnementale implique bien sûr d'utiliser cette méthode à base d'insecticide avec les précautions voulues pour en limiter l'empreinte négative et de l'utiliser
SEULEMENT EN CAS DE HARCELEMENT MANIFESTE des colonies d'abeilles par des frelons asiatiques.
Vous pouvez télécharger le PDF du résumé du protocole suivi l'été dernier par l'Arbre aux Abeilles et qui a permis de supprimer quasi totalement la présence du frelon asiatique dans les secteurs concernés.Il est clair que cette méthode n'est pas la plus subtile, mais elle fonctionne là où les autres ne fonctionnent pas. Ce qui est considérable.
Bien sûr cette utilisation éventuelle d'une molécule insecticide pour sauver les colonies d'abeilles prête à réfléchir.
Mais avant de réfléchir, il convient de se rendre sur le terrain, devant les ruches et d'assister au harcèlement des colonies d'abeilles par le frelon asiatique. Un massacre continu et sans issue pour les abeilles, ces êtres qui vous sont chers, très chers. En tant qu'éleveur vous portez la responsabilité de leur survie. Cette survie est entre vos mains, c'est vous qui êtes sensé les protéger en échange de ce qu'elles vous donnent.
Bien évidemment, le fait de disposer d'une méthode fonctionnelle ne dispense pas, comme soulignent les scientifiques de notre association de tester ce procédé avec d'autres molécules, biodégradables par exemple. Et plus largement de continuer à chercher d'autres méthodes.
Mais nous tenions avant tout, dans l'urgence, à vous faire part de l'existence de cette méthode dont nous avons testé l'efficacité, et qui demeure la seule réellement efficace à ce jour, notamment en milieu naturel, très arboré où il est impossible de situer les nids.
Plusieurs textes anciens nous conseillent de ne pas dissimuler les connaissances importantes. Se taire serait impardonnable quand il s'agit de la survie des abeilles face au frelon asiatique.
Honni soit qui mal y pense.